I'm just like my father too bold and you're just like my mother, she's never satisfied.
Le truc foireux avec le passé, c'est qu'il revient toujours vous hanter et même une fois Prismver terminé, mon diplôme en main, il fallait que mes conneries d'adolescence me retombent sur le nez. Oh, aujourd'hui ça me va pleinement et je sais que c'était un juste retour des choses, mais lorsque mes parents m'ont présentés Paris comme étant ma 'fiancée', je peux vous affirmer que je ne riais pas. Possédant un don comme moi, Paris avait déjà passé dans mon lit par le passé, en fait elle avait même eut la chance d'être l'une de mes prestations les plus apprécié et vendu au sein de l'école -je répète que toutes les vidéos ont été détruite depuis-. Bref, elle était tout sauf ce que j'imaginais comme une future épouse. Ça aurait pu être mesquin de sa part, une espèce de vengeance et j'y ai crus un moment d'ailleurs, mais Paris n'était pas comme ça. Candide, frôlant la stupidité en fait, c'était une petite chose délicate et éparpillée. Elle riait à tout et rien, laissait toutes ses émotions transparaitre dans son visage et elle m'adorait sans que je sache pourquoi. J'étais un prince à ses yeux, ma maison le confirmait, mes parents d'une autre époque aussi et puis elle avait déjà eu droit à mon baratin. En plus clair, j'étais baisé. Au début notre relation fut pénible, elle me donnait de véritable migraine en piaillant en permanence, parce qu'en fait Paris tenait beaucoup de son pouvoir, soit celui de se transformer en oiseau et elle arrivait difficilement à la boucler plus d'une dizaine de minute. Elle avait toujours quelque chose à redire, un truc à souligner et les engueulades avec elle était pareille à la marée, au bout de quelques heures je savais que ça allait -encore- se produire. Sauf qu'elle pardonnait tout et c'était bien là le problème. Alors même si je n'en étais pas réellement amoureux, même si je n'aimais pas l'idée d'épouser une femme désignée par mes parents et même si je n'aimais pas qu'elle arrive à me faire sourire, alors que je voulais tellement en vouloir à l'univers de m'avoir refusé June, Paris devint ma femme alors que je n'avais encore que 22 ans. L'année suivante, elle mourrait. Il n'y a pas que le passé qui sache se montrer salaud.
You are my one and only, I'll hold you tightly, I'll tell you nothing but truth.
Tout comme j'ai toujours su que je n'aimerais jamais Paris à la façon des poètes et des tragédiens, il me suffit un coup d'oeil sur notre fils pour savoir que j'en serais complètement fou. La naissance de Milan fut un tout autre genre de coup de foudre, un sentiment plus viscérale et intense. Je ne vais pas abuser en disant qu'il a changé ma vie, mais comme les bébés sont terriblement exigeant, je crois que j'ai tout de même le droit d'affirmer qu'il me l'a bien bousillé pendant un moment. La paternité ça ne m'a pas tout de suite réussit, je préfère être honnête, j'avais beau être complètement fasciné par ce petit être blond -un mini Paris en fait-, il me faisait presque aussi peur que le manoir où j'avais grandis. Mystérieux, imprévisible et si petit, disons que j'ai souvent abusé de mon don sur lui, histoire qu'il me laisse un peu respirer. Paris n'était pas une mauvaise mère, mais elle était tellement ailleurs que j'avais presque parfois peur de lui laisser Milan -d'accord je l'avoue, je suis très contrôlant-. Puis il y eut sa bêtise, comme seule Paris savait le faire, parce que franchement je ne connais personne qui soit capable de laisser son enfant de moins d'un an sur son lit -sans surveillance- avec pour excuse qu'il est assoupit et qui décide d'aller se balader. Mais Paris était comme ça et comme elle n'était pas tout à fait remise de l'accouchement -petite chose fragile, je l'ai dis-, eh bien il a fallut que son vol matinal se termine mal. Ce jour là la chatte du voisin -qui avait déjà récupérer de son accouchement, elle-, avait plutôt faim. Normalement je saute toujours le bout où le voisin la découvre nue dans sa cour arrière, ensanglantée et à demi dévorée, question d'épargner les détails à mon fils. Mais voilà, un petit vol imprudent et je devenais l'unique parent de Milan. Effrayant, je sais, mais il y a pire, parce qu'il ne restait que moi pour lui apprendre à marcher, à parler, à qui sourire, à qui donner la main ou même pour lui lire des histoires. Je peux donc affirmer que les quatre premières années de vie de mon fils furent de loin les plus heureuses de la mienne, histoire de s'assurer que son entré a l'école -donc dans cet horrible pensionnat- m'angoisserait un bon coup.
Let me live, let me be, call me teacher, call me friend.
Prismver, le premier endroit où je me suis réellement sentie chez moi, se trouve a environ deux heures du manoir de mes parents. C'est là que vit maintenant mon fils, là où Milan observe les rideaux de dentelle et contemple les théières antiques à chaque fois qu'il a plus de deux jours de vacance. Tout comme je sais pertinemment que c'est mon père qui passe le prendre en voiture et qu'il laisse le même silence, que j'ai connu enfant, hanter la voiture. Depuis que Milan a commencé l'école, que j'ai terminé mes propres études en enseignement, c'est vers mon premier refuge que je me suis dirigé. Comme il devait être loin de moi de toute manière -tout les Leavenworth doivent recevoir une éducation digne de ce nom, question de tradition-, qu'il vient me rejoindre ici durant les longues vacances, quand je ne peux pas me déplacer, je n'ai pas vu de problème à accepter le poste offert par mon ancien proviseur. Et depuis ? Depuis je vois Ruairi au moins une fois par an et on s'appelle, je n'ai jamais revu June, mais j'espère que je la hante encore, Paris m'a léguée Milan et celui-ci vient tout juste de fêter son septième anniversaire. Quant à moi, je suis le 'prof' de science physique, le type qui allume le stéréo sur du bruit d'ambiance de voiture a plein volume pour vous réveiller le matin, qui compare la fusion des éléments et leur état avec du sexe et qui se balade avec une canne les jours de pluie. Celui toujours habillé avec soin, tatoué ici et là, qui rit quand on lui demande la signification et qui rit beaucoup moins quand vous vous mettez à vous foutre de sa gueule. J'aime à croire que je fais encore partit des meubles de Prismver.