Bettina [DI]
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Bettina [DI]
- C'est celui qui te manque le plus. Celui dont l'absence te creuse continuellement le ventre. Petite fille qui cherche - en vain - les bras rassurants de son papa. Qui guette le murmure apaisant de sa voix et son eau de Cologne, alors qu'il te rassure. Sauf que le cauchemar est réalité, Betti.
- Le manque de sa présence à elle, te vient par coup. Quand tu attrapes ton téléphone pour lui envoyer un sms, une question sur le bout des doigts. Quand sa voix te manque, tout d'un coup. Elle et ses conseils, ceux imposés et jamais réclamés, mais que tout compte fait, te manque aujourd'hui. Perdre mamounette, c'est avoir perdu à la fois ton geôlier et ta meilleure amie.
Jay c'est la cruauté, l'attrait du danger aussi. Celui que tu n'hésitais pas à faire punir par ta mère, quand il se voulait trop agaçant. Celui qui t'as appris à encaisser. Celui que tu as voulu détruire, pour lui rendre la pareille - jusqu'à ce que tu te prennes les pieds dans ton plan. Jusqu'à ce que tes observations te mène vers un autre plan. De destruction, tu t'es mises à rêver de séduction.
Jay c'est celui qui t'a pris toutes tes premières fois. Ta première ecchymose - à deux ans, il t'a pincé trop fort. Ton premier baiser - à treize ans, après t'avoir entendu parlé d'un certain Micha, durant une pyjama party. Il lui a piqué sa chance, dans le corridor menant à ta chambre, loin de tes copines. Ta virginité - à quinze ans, quand tu t'es glissée dans son lit, quand tu t'es offerte. Vilaine, vilaine fille. De celle qui ne comprenne pas clairement les instructions quand son papa lui demande de faire la paix avec son « frère. »
Jay c'est l'interdit, celui que tu aguichais à chaque fois que tu étais à la maison. À chacun de tes retours. Celui pour qui tu te faisais chatte, mordillant et ronronnant, sur - entre - ses cuisses. Celui avec qui tu allais t'enfuir, pour vivre ton histoire d'amour sale. Un conte de fée refait porno, sacrément plus excitant, oui. Sauf qu'il a merdé. Évidemment.
C'est donc l'art qui t'a mené a Paris, loin des tiens. Du sein maternelle, trop tendre et trop chaud contre ta joue. Du joug possessif fraternel, une mauvaise blague, oui. Du regard fatigué et à la fois fier de ton père, qui voyait probablement là ton seul instant de liberté. D'indépendance. Peut-être même, qu'il savait, que l'air manquait dans tes poumons, derrières les barreaux de ta jolie cage. C'est Paris qui t'a appris à enfin montrer les dents et à mordre si besoin. Paris qui t'a fait réalisé que tu n'avais pas à te soumettre. Pas sans raison, pas sans ton consentement. Là-bas, tu as appris à mener tes propres batailles. À gagner tes combats, sans Jeremos pour te sauver. Sans mamounette pour te critiquer.
Puis, il y a eut l'incident et depuis, Paris n'est plus une possibilité. Ce que Jay n'accepterait, de toute manière, pas. Ce dont tu n'as pas même envie. Ce qui ne sera probablement plus jamais. Un regret de plus.
Pourtant, c'est arrivé. Tu avais tout juste déposé ton sac et enlacé ta mère, qu'on cognait à la porte derrière toi. Qu'on s'invitait. Que les voix passaient de patiente à menaçante. Tu as proposé de payer, mais on a ris. On t'a écarté dans un coin et c'est avec le grand homme - papa - qu'on a fait affaire. Jay n'y pouvait rien et pourtant, tout est de sa faute. Les coups. Les blessures. Ton sang sur le luxueux tapis, ton préféré. Tes cris qui enflent, dans ta gorge, dans la pièce, alors que ta mère hurle. Jusqu'à ce que le silence tombe, plus terrible encore. Une fleur carmine près de sa tête, son visage figé dans une expression de surprise - une mauvaise, bien entendu. Tu n'as pas vu, Betti. Le coup partir ou ta mère s'écrouler au sol. Mais tu as entendu le gémissement, le cillement désespéré de ton père. Puis les questions, le harcèlement qui reprend. Les demandes empressées : l'argent, ils veulent de l'argent. Et papa qui ne comprend pas, qui ne répond plus de rien. Parce que maman ne lui répond pas, parce qu'elle refuse de le regarder. Parce qu'elle est morte. Parce qu'elle c'en est allé, ne laissant derrière elle qu'une carcasse tiède.
Le reste est flou, Betti. La douleur obstruant tout le reste. Ta main, que l'on broie, alors que Jay gueule. À qui ? Quoi ? Tu ne sais plus, tu n'es que douleur. Chacun de tes doigts, comme reliés directement à ton coeur. Celui qui saigne de l'intérieur. Pour une mère. Pour un père, parce que papa ne dit plus rien non plus, qu'il ne reste plus que Jay. Qui bouscule. Qui se débat. Et toi, qui souffre. Encore et encore. Te noyant dans tes larmes, alors que chaque doigt est punis - démolis. Ta main, massacrée. Et quelque part entre le départ des hommes et l'arrivée de la police, peut-être durant le trajet en ambulance, tu t'es fais la réflexion que plus jamais tu ne peindrais.
Parce que songer au fait que tu n'embrasserais plus jamais papa, que tu ne pourrais plus rouler des yeux devant une remarque de maman, aurait probablement suffit à t'achever. Alors tu as fais ce que Jay t'as appris, dès la plus tendre enfance. Tu as encaissé. Tu as ravalé. Et quand tu as émergé, quelques jours c'étaient écoulés.
Tu ne vas plus bien, Bettina. Ça n'ira plus jamais réellement bien. Ni pour ta main droite. Ni pour tes cauchemars. Ni pour ce creux, dans ton ventre. Et tu pourrais te venger sur Jay, mais tu ne sais plus si tu veux lui jeter tout ce qu'il te reste d'amour à la gueule ou plutôt lui vomir toutes les horreurs qui tournent dans ta tête. Alors ça ne va pas bien, Bettina. Mais c'est comme ça.
Le premier signe à été la bague, celle que Jay t'as gardé. Celle qu'il a dérobé dans le coffre de maman, avant de tout vendre. Avant de tout liquidé. Il dit que tu es sa femme maintenant, après tout, tu possèdes déjà son nom. Son odeur est déjà partout sur et en toi. Et même si tu lui en veux encore - peut-être même pour toujours - c'est rassurant. D'y croire. De t'y accrocher. C'est un peu comme si c'était tes parents qui s'étaient enfuis, à votre place. Vous léguant la ville. Vous laissant seulement l'héritage et une tombe où leur demander pardon. De les avoir tué pour Jay, d'être une mauvaise fille pour toi.
Puis, il y a eut l'emploi. Parce qu'il fallait bien travailler, Bettina. Tu ne sers strictement à rien, enfermé dans l'appartement tout neuf que Jeremos vous à acheter. Sinon à apaiser ses esprits - encore plus troublés depuis l'incident. La tragédie. Sa faute personnelle. Il ne voulait pas, mais tu t'es débattue. À coup de poing, de pied, de larme et de dent. D'accord, tu l'as légèrement provoqué en allant chercher un emploi au Jardin d'Eden, mais tu accumules les petites victoires. Comme des fruits défendues que tu accumules dans le creux de ta jupe. Parce que tu le peux. Parce que tu n'es plus la petite fille docile qu'il a connu. Parce que la rage bouille en toi et que la thérapie exige que tu reprennes le volant. Un peu. Quelques kilomètres par jour.
Ce qui explique que tu sois passé de serveuse à jolie catin en latex, angelot moulé de blanc, un bout de langue sur les lèvres. Un fouet en main. Tu es le miel et les abeilles qui le préparent. Tu piques, Bettina. Jusqu'à ce que la démangeaison ne soit plus qu'un doux souvenir.
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