Maddox x Lucky (GP) the haunting not far from your mind (luc

How dare you take
my sin and give it a body

“ How dare you take my longing and give it a name that gets caught in my throat, twists in my gut. Paint it the color of summer win on the lips and cool night air. Give it the taste of shame. How dare you make it mine. ”

Le regard dans le vide, t’émerge Maddox. Du cinéma, déjà. Mais aussi de l’écran de téléphone que t’as à la main. Billy à qui tu réponds, l’envie de sourire au bord des lèvres. Parce que chaque fois qu’il te balance ces smileys, ça te réchauffe la poitrine. T’aurais dû l’inviter, sauf qu’il bossait trop tard ce soir. Une autre fois, tu le jure – t’en as besoin, même que. En attendant, t’avances sans regarder. Laisse les corps étrangers – mais jamais vraiment, parce que c’est tes anciens camarades du lycée ou tes voisins, le boulanger et la barista du coin – te frôler. Fini d’être mal accompagné, hein Madd. T’es juste tout seul. Oh, Eny t’aurais assurément suivi, mais dieu sait où elle aurait fourré ses mains – ou sa langue, ou bref. Non, la solitude c’est bien. T’es presque convaincu, les doigts qui glissent sur la photo de Max. La drôle d’envie de l’appeler. De peut-être tous vous rejoindre. Il n’est pas si tard, seulement 21h, y’a le temps. Vous pourriez vous entasser chez lui pour rire trop fort. T’as même de quoi faire planer tout le monde dans la poche de ta veste. Ça te démange. De proposer. De suggérer. Puis, y’a le rire d’une femme qui s’élance dans l’air et déjà, tu tournes la tête. Cherche la sirène – parce qu’un rire comme ça, c’est l’indice qu’une belle inconnue ère en ville.

Puis c’est la débandade. Parce que, ouais, tu trouves la fameuse diablesse – fucking belle d’ailleurs dans sa robe moulante – mais pas seulement. Parce que la démone est accompagnée par son homonyme : Lucky, qui la transporte à son bras. Ton Lucky – enfin plus maintenant, tu sais tout ça – qui ne semble pas rire, lui. Tien donc. Trouble in paradise, hein ? T’as entendu parler de sa fameuse fiancée, mais tu l’avais encore jamais rencontré. Pas envie. Pas besoin. Mais là, c’est fait. Vous êtes à quoi, 4 mètres de distance. Tu vois ses cheveux, le tissu soyeux de la robe et le costume chic de ton vieux pote. Lucky qui te hante encore la nuit. Lucky que t’as jamais réussis à virer de tes contacts. Celui de qui tu croises le regard, quand il ouvre la portière à sa douce – et fatale – moitié. Il est surpris de te voir là, hein ? Bah toi aussi. Ce qui explique que t’as figé. Qu’au lieu de courir dans le sens inverse, tu sais même plus que t’as des pieds.

Tu le reconnais à moitié. C’est ses traits, là devant toi, mais c’est pas le même homme. La faute au costume, celui qui lui va trop bien. Celui qui le rattache à Dominic, pas à toi. Et direct, tu lui en veux. D’être partit et d’avoir cessé de regarder derrière. Tu regrettes, un peu mais jamais entièrement, de ne pas l’avoir suivi. Parce que t’aurais pas profiter de papie, parce que t’aurais raté sa mort. Entre gérer un harem de pute ou rater ta vie en compagnie des Kingsley senior, tu sais où va ton cœur. T’es pas aussi futé que Lucky, pas aussi talentueux, jamais aussi riche non plus, mais t’avais un grand-père. C’est moche pour lui, au fond. Et là, tu serres doucement ton téléphone dans ta main, pour finalement avancer. Le regard de mademoiselle qui percute le tien, son sourire qui oscille – elle ne sait pas qui tu es, right ? Aucune idée. Aucune importance. Tu te contentes d’incliner la tête et de continuer ta route, de passer près d’eux. De Lucky à qui tu n’as pas parlé depuis 1 an, 9 mois, 5 jours, 10h et 27minutes. C’est con que ce genre de chiffres parviennent à s’imprégner dans ton esprit. Vraiment con. Au moins autant que le gouffre que sa vision, creuse de plus belle dans ton ventre. Ton meilleur ami que t’ose pas regarder en face, parce que le perdre encore une fois, ce serait juste la fin. Que Lucky, il ne reste jamais longtemps en ville. Que ses départs constants, ressemblent un peu trop à ceux de ta mère.

Lucky Gambino a écrit:

And I'm sick with feeling like I deserved better.

And all your bullets they feel like velvet. And I let you do it, I let you do it. I loaded too much, I let you shoot it.

◊ ◊ ◊

Elle à daigner venir pour le week-end, faire semblant qu'elle t'aime. T'es vachement épuisé, t'avais proposé pour la soirée de juste vous posés sur le canapé, se matter un petit film. Boring, qu'elle dit. T'en serais presque surpris. Elle râle que tu te retrouveras à ronfler entre ses seins bien avant la fin. T'y peux rien, si tu bosses trop, si tu te démènes au boulot, à magiquement changer tes petites combines en gros numéros, pendant qu'à NY madame prenait l'apéro. Pas besoin d'un dessin pour pointer vers qui est l'idiot. Madame veut sortir pour pas rester enfermée, exiger qu'à défaut de la ville, tu fasses un effort pour la charmer, pour la garder. Tu te fais mal à la tête à force de laisser tes yeux, dans leurs orbites, s'enrouler. C'est comme ça que vous vous êtes préparés, tout habillés, tout parfumé, pour lui faire plaisir, pour te faire croire que c'était vraiment la vie que tu voulais vivre.

Au moins pendant que le film est à jouer, vous pouvez pas vous engueulés. Vos mains alliancés, férocement enlacées. Cette autre main qui contre ta cuisse, viens se glisser, juste pour t'énerver, juste pour t'exciter sans rien de donner. Juste pour te déconcentrer, que ce ne soit pas sur l'écran que ton regard soit braqué, que ce ne soit que sur elle que tu passes la soirée à fantasmer, que tu ne sois que ce pion bon à l'adorer jusqu'à t'y cramer. Tu sors rapidement du cinéma, avec un sourire con jusqu'à dans la voix, quand tu lui murmures comment t'as envie d'elle, qu'elle rigole avant de te faire une réponse de fausse pucelle : pas avant la mariage. Elle est aussi douée pour l'effeuillage qu'elle l'est pour te faire faire naufrage. Lui ouvrant la porte de votre carrosse, la claquant fiévreusement au même moment où ton regard l'accoste. Maddox.

Le temps s'est arrêté, toutes les envies flinguées, les secondes qui s'étranglent. Est-ce que c'est vraiment lui ou qu'un cruel fantôme de tes ennuis, revenu te niquer férocement dans la nuit. Maddox dont malgré la distance, son idiote résistance et son ignorance en pénitence, t'as jamais réussit à faire la désintox. Tu sais pas combien de minutes de ta vie te son avalées, perdues à juste, les lèvres ouvertes, le regarder. D'un battement de cil agile, toutes tes plaies sont rouvertes, ta carcasse offerte : achève-moi s'il te plait. Et non, même si ça ne te plait pas, achève-moi. Et pendant que tu l'observais, ton coeur qui tremblait de tout ce que tu pouvais te détester, de pas l'avoir assez aimé avant de t'être damné. Y'a ta fiancée et son regard narquois qui lui est lancé, qu'elle te demande si tu vas te décider à te bouger, sa fenêtre baissée. Le temps recommence soudainement à filer, mais t'as toujours pas respirer. Parce qu'il passe trop près, le fait surement exprès. T'ignores avec superbe, comme si t'étais rien. Tu peux pas. Tu peux pas le laisser encore te filer entre les doigts, de tes souvenirs débordant des siens. Son bras qui passe rageusement, trop près, trop loin du tien, l'instant presque aérien et pourtant faudrait appeler l'électricien, parce que t'es court-circuité, voir brisé, fiancée ignorée, son bras est attrapé. Les doigts dans son bras enfoncés pour doucement le tirer, le souffle le suppliant de rester, le coeur qui a pas encore redémarré. Cliniquement presque mort et pourtant, tes doigts s'enfoncent encore.

« Hey... » C'est tout ce que t'arrive à lui souffler, du bout de ton coeur mutilé. Le frère duquel tu ne peux plus supporter d'être ignoré. Tout ce que tu pourrais donner pour vous retrouvés, les vieux vous, ceux qui s'étaient promis de survivre ensemble à tout, même si c'était flou, même si c'était un peu chelou, même si ça sonnait un peu fou. Marre de resté à lui pendu, quelque part dans une autre époque suspendue, naviguant de sous-entendus à malentendus. C'est juste quand s'est yeux sur toi se sont posés que t'as recommencé à respirer. Sauf qu'il fait qu'elle vienne gâcher tout ça, la fiancée, vos belles retrouvailles, c'est pas comme ça qu'elles devaient se passées. D'un rire, elle vient tout gâcher et de nouveau tu viens te crisper, arrête de respirer, du bout de tes yeux de petit gars, tu ne peux que le supplier, de t'enlever, de t'emmener, de pas encore une fois, la laisser gagner, la laisser te dévorer. Le bros over hoes avait bien été niqué, mais il était pas trop tard pour se rattrapés. Juste besoin que les égos soient éclatés, que dans ses bras tu retournes, le serrer jusqu'à fusionner, promettre que plus jamais tu vas l'abandonner, sans savoir si c'est des promesses que tu ne seras pas forcées de fracasser si jamais c'était lui que tes mafieux voulaient mettre en danger.

« Lulu, tu viens mon amour ? » Que la démone, cherche à couper court, parce qu'avec elle, c'était toujours à son tour, qu'elle ne veut pas de détours. Le moment est lourd, dans les néons de cinéma à contre-jour. Pris entre tes deux amours, les deux à qui t'as menti en promettant des toujours déjà rouillés et effrayés.

(c) oxymort

@"Maddox Kingsley"

How dare you take
my sin and give it a body

“ How dare you take my longing and give it a name that gets caught in my throat, twists in my gut. Paint it the color of summer win on the lips and cool night air. Give it the taste of shame. How dare you make it mine. ”

Un pas devant l’autre, c’est simple, Madd. Suffit de te concentrer sur ton téléphone – celui qui vire au noir devant tes yeux. Mais tu regardes pas vraiment – les jambes d’un autre en périphérie. Il a toujours été aussi grand ? Damn. Suffit de le dépasser, de ne pas regarder. Là, tu redresses les yeux sur le bout de la rue – ça ne change rien, pas quand t’es hyperconscient de sa présence. De son parfum – avant ça n’avait rien à voir avec celui-là. Ça te vrille un peu le ventre, de savoir qu’il ne sent même plus la même chose. Que si tu fermais les yeux, tu pourrais pas le reconnaitre. Ni à la texture de ses vêtements, pas même à la carrure de son corps – il a vieillit. Vous avez tous vieillis. Ce Lucky-ci, c’est pas le tien. C’est le sien à elle, la femme au rire torride. Celle qui s’ajuste parfaitement à sa nouvelle pointure, Lucky qui ressemble de plus en plus à Dominic – pas sûr que toi, ça te plaise.

Sauf que t’y arrives pas. À filer assez vite. À ne pas ralentir quand tu tombes dans son orbite, quand tu te débats pour pas sombrer dans son regard. Qu’est-ce que tu fiches, Madd ? Tu sais pas, probablement jamais su. Sauf qu’il te touche – enfin – et que ça se contracte trop fort dans ta poitrine. Que t’as presque la tête qui tourne – thanks god que t’es à pied. Pas sûr que tu sache conduire une moto, ni maintenant, ni jamais plus. Pour l’instant. Celui qui s’éternise, parce que tu baisses les yeux sur sa main. Puis les remontent sur son visage. La bouche pincée et le regard désespéré. Lui non plus, ne sait pas ce qu’il fait. T’as envie de lui sourire, de juste le saluer : hey Luck, hey. Salut, comment tu vas ? Je t’ai manqué ? Toi tu me manques, que lui hurle ton regard, la bouche entrouverte, les mots ravalés qui remuent dans ton ventre. Parce qu’il te manque tout le temps. Qu’il est le membre fantôme, celui qui a pris la gangrène après un séjour dans une grande pomme. Celui dont on t’a séparé, en le sciant gentiment, à coup de visite éparse – tu me manques tout le temps, ducon. Mais tu devrais pas t’inquiéter avec ça – mamie à toujours insistée. L’amitié, c’est pour toujours, hein, Maddy ? Peut-être. Ce serait bien. Et l’amour, Lucky, que t’aimerais lui demander – l’amour, est-ce que ça dure toujours ? Là, tu connais la réponse. Parce qu’elle tape du pied dans la voiture.

Le surnom émerge de l’habitacle et cette fois, tu renifles. Avec humour, le ridicule de la situation ne t’échappant pas. C’est pas que t’ai envie de tout envoyer balancer ta peine – le manque de Lucky, qui n’excuse pas tout – mais t’en as marre. De la distance et de la tombe que son absence creuse sous tes côtes. Maxine peut tout lui pardonner, puis culpabiliser, toi tu refuses. Parce que toi, t’as essayé. Toi, tu ne l’as jamais jeté – jamais su comment faire, non plus. Jamais voulu – même pas aujourd’hui alors qu’il a la main sur toi. Surtout pas ce soir. Sauf qu’elle le réclame, qu’elle refuse de partager et tu souris presque en détournant les yeux. Pour la regarder, elle. La grande dame, qui se fait maitresse de ses nuits, capitaine de sa vie. Celle au regard rivé sur la main de son beau, contre ton bras – celui que tu refuses de remuer, de crainte qu’il le relâche. « Lulu, huh ? » que tu murmures presque, un coin de la bouche retroussé. Amusé et à la fois agacé. Parce qu’encore une fois, le présent de Lucky te gâche la vie. Qu’elle lui a filé un surnom que tu n’as jamais utilisé, avec lequel t’as jamais pu le charrier. Jaloux, hein Madd ? So. Fucking. Much. Et tu détestes ça, tellement. Tellement.

« Cute… » que t’ajoute cette fois, tout en ramenant les yeux sur lui. Un peu comme on félicite un maitre d’avoir adopté un toutou adorable, une attachante bestiole. Que tu le mets presque au défi de te jeter, encore une fois. De la choisir elle – alors que y’a pas de choix à faire, qu’elle a déjà gagné, qu’elle gagne à tous les coups. Tu connais ta position, Maddox. Ta mère t’as appris ce que tu valais et Lucky te le rappelle à chaque réunion. À chacun de ses putains de départ. Loin des yeux, loin du cœur – si seulement bordel. « Welcome back, j’suppose ? » Sauf qu’elle vous observe toujours, sa jolie fiancée trophée. Y’a de quoi te filer envie de rire, parce que Lucky tu l’imaginais pas comme ça. Pas quand vous étiez gamins. Pas même quand t’as décidé que tu pouvais pas le rejoindre – que tu serais jamais qu’un boulet. « J’crois qu’elle mord, vaut mieux la ramener vite fait à la maison. New York c’est quand même pas à côté… » parce que c’est là qu’il s’en va, hein ? Pourquoi il serait venu au cinéma ici, hein ? T’essais de te convaincre, très fort, que tu ne veux pas savoir. Que ça ne te regarde pas. Si seulement tu le fixais pas droit dans les yeux, que t’avais pas le toupet – la folie, ouais – de glisser ta main sur son autre bras. Quant à savoir si vous vous retenez ou vous repoussez, dur à dire. Un peu des deux, probablement. Sa main qui supplie : reste encore un peu Madd, reste. Juste un peu. Ta main qui rassure : je suis là, je suis toujours là. Ici, tout près. Si seulement c’était vrai, Maddox. Qu’est-ce que tu ne donnerais pas, pour que ce soit pas que des idées dans ta tête. Des coups de canon dans ta poitrine et ton ventre pour ascenseur, un gamin ayant pressé tous les boutons en s’y engouffrant. Attention, dernier étage – chute libre. Et ta main, qui le relâche à regret.