Godhood is just like girlhood: half part celestial,
half part divine, a begging to be believed
1977 » hiver Cette année la presse sorcière française à autre chose que les déboires suivant la st-valentin, aka l'abus d'amortencia habituelle et problématique, à partager avec le reste de la communauté. Aussi, en second article de la page principale, on découvre plutôt ton petit minois encore tout fripé, l'opposé même du visage radieux de ta mère qui te serre tendrement contre elle. Anselmo Ocasio est père pour une quatrième fois et cette fois, de sa première fille ! Tes frères n'ont qu'à bien se tenir, parce qu'ils auront bientôt du pain sur la planche : une petite soeur sur qui veiller, ce n'est pas de tout repos.
1984 » printemps (sept) Assise devant ton assiette, ainsi qu'un épais manuel de botanique, tu ignores avec superbe le chaos qu'est le petit déjeuner Ocasio. Autour de toi, ton père cherche à achever son café alors que ta mère ajuste sa cravate et qu'ils sermonnent, tour à tour, la turbulence de tes ainés. Felipe vient encore de renverser son lait et tu soupires en tirant le gros livre sur tes genoux. Lorenzo lance des bouts de croissant à Cristobal, alors que celui-ci tire sur la robe de ta mère en réclamant son attention. Puis, c'est sur toi que tombe l'attention maternelle, le baiser de papa se perdant dans ta tignasse emmêlée. On ne lis pas à table, bien sûr maman. D'ailleurs il y a cette lueur dans son regard, l'incrédulité permanente quant à savoir ce qu'elle à bien pu faire de travers avec toi pour que tu sois davantage emballée par une balade à la librairie, que dans ses boutiques de mode préférées. Seulement, c'est dans le dégât de ton frère qu'elle dépose ton fameux livre, toute étourdie qu'elle est par le départ de votre père. Alors tu hurles à ton tour, suffisamment fort pour faire rire tes ainés. Mieux encore, parce que sous ta rage, toutes les fenêtres de la salle à manger s'ouvrent à la volée. De quoi faire taire tout ce beau monde, avant que maman ne pousse un cri de joie et que papa promette de réserver une table dans son restaurant préféré. Tout ça, tout ce bruit pour fêter "l'apparition" de ta magie. Parce que si un Ocasio aime ses enfants, il le préfère assurément sorcier. Dieu merci, tu n'es pas cracmol - preuve ultime qu'il y a pire que de préférer les bouquins aux escarpins.
1989 » automne (douze) Il était plus que temps que tu fasses ton entrée à Beauxbâtons, Rosario et lorsque tu passes enfin le portail, c'est avec fierté. Avec espoir. D'être la meilleure sorcière Ocasio, mais surtout de dépasser les accomplissements de tes frères. Or, au vue des bêtises qu'ils semblent incapable d'éviter, tous les trois bien trop "garçons" là où tu es trop "sérieusement fille", selon Felipe ça, toutes les chances sont de ton côté ! Et tu réussis bien, Rosa. Excellente élève et amie fidèle, tu as enfin l'impression d'être appréciée à ta juste valeur. Seulement, c'est davantage ton nom qui attire les autres jusqu'à toi. Ton nom que tes frères ont utilisés à bon escient durant des années. Ocasio qui rime avec richesse, avec glamour. Ocasio qu'on associe à tes trois frères, coqueluches de ses damoiselles et damoiseaux. Et toi, tu n'es qu'un moyen comme un autre de parvenir à l'un ou l'autre, la richesse ou le coeur de l'un des fils. Quelle déception cette première année aura été, hein Rosario... fort heureusement, tout n'est pas perdu. Il te reste encore bien des années pour gommer ton nom et repousser l'ennemi.
1994 » automne - hiver (seize - dix-sept) Tu fanfaronnes si fort auprès de tes frères, Rosario, que ta mère te gronde par missive de te comporter en lady. Mais comment peut-on s'attendre à ce que tu sois douce et reconnaissante, alors que tu as été sélectionnée pour rejoindre le Royaume-Uni où se déroule le fameux tournoi des trois sorciers ?! Oh, Cristobal aurait pu en être aussi, il y a sept ans, mais l'ainé de votre famille est plus joli que brillant. À moins qu'on s'adresse à son sourire, alors là oui, certainement... Et aujourd'hui, ne reste plus que toi sur les bancs de l'école magique, aussi Felipe ne peut même pas rêver d'entrer en compétition avec toi, ha ha ! Tu n'as jamais autant écris à ta famille que cette année-là. D'abord pour leur décrire des paysages beaucoup plus sobres que les vôtres, mais la mode n'est-elle pas au gothique ?
À maman, tu parle du charme anglais, mais surtout de ses sorcières engoncées dans des uniformes sombres et à la coupe peu flatteuse. Tu fais le récit à papa du menu, quelque peu décevant en réalité, des banquets et des nombreux détails architecturaux qui te fascine. C'est à Felipe que tu fais le récit de la merveilleuse et épatante bibliothèque d'Hogwart, et tant pis si ça l'ennuie et qu'il t'en fera la critique à ton retour. Lorenzo aura plutôt droit à tes lamentations quant à ne pas avoir été choisis pour représenter la France, terrible injustice que voilà, après tout, tu étais la troisième à déposer ton nom dans la coupe ! Finalement, c'est l'ainé des Ocasio qui aura l'honneur d'entendre parler de 'ton anglais', en premier. Cristobal que tu provoques gentiment, en lui racontant comment l'étudiant étranger t'a dérobé à ton cavalier, l'un de tes camarades français, pour te faire valser toute la nuit. Pourtant, comme te le fera remarquer ton frère, avec mauvaise humeur d'ailleurs, tu n'as jamais apprécié ce genre de divertissement. Tant pis ! De toute manière, tout ça est rapidement oublié suite à la fin tragique du tournoi. Aussi, tu rentres chez toi quelque peu ébranlée, avant de terminer dans les bras inquiets de ta mère qui depuis lors, à le Royaume-Uni en horreur.
Aching for something bigger, something greater,
something that would make you more than just a simple girl
1995 » été (dix-huit) Lors de ta dernière année à Beauxbâtons, tu ne peux t'empêcher de repenser au drame du tournoi, aussi tu t'appliques doublement dans tes études. C'est le début d'une longue année de nuit blanche, de potion d'éveil longue durée et de cigarette, glissée contre tes lèvres. La bibliothèque redevient ton refuge, celui qui te permet presque d'oublier le corps inerte du pauvre garçon. Puis il y a ta correspondance avec ton anglais, des missives tantôt teintées de doute et de peur, puis de promesses impossibles. L'amour nait doucement en ton sein et si Felipe se moque gentiment de tes sentiments, tu refuses d'en démordre. Parce que si tu as connu ton lot d'amourette, quelques ébats creux et superficiels, cette fois tu perçois la différence. Tu te livres toute entière, Rosa, en partageant tes rêves et tes désirs avec ton correspondant. Allant jusqu'à lui jurer un amour passionnel, l'esquisse d'un éternel, juste là dans l'arrondis de tes lettres. Une affection qu'il te rend sous des proses qui te font rougir et rire tout à la fois, qui te motive à réorienter l'année à venir. Tout ton futur, en réalité, quand bien même tu ne le sais pas encore. Trop amoureuse. Trop effrayée, par le reste du monde, pour t'en détacher ou tenter de raisonner. Tes frères ne sont, comme bien souvent, pas d'accord et pour une fois, maman n'y est pour rien.
Les Ocasio font alors front commun, pour te convaincre de rester au pays. En sureté, que supplie presque maman, les bras tendus et les cils mouillés. Parmi les tiens, où tu as ta place, qu'ajoute papa en fronçant les sourcils. Cristobal propose de s'occuper personnellement de ta formation au sein de l'empire familial, jurant de faire de toi son assistante en quelques mois. Lorenzo te rappelle que l'amour, surtout les premiers balbutiements, n'est pas éternel et tout sauf suffisant. Felipe boude simplement, exigeant que tu restes parce que tu es SA soeur. Malheureusement pour eux tous, tu n'as pas suffisamment peur, ni pour ta sécurité, ni de les perdre eux, pour rester. Bien que flatteuse, la proposition de ton ainé ne t'inspire pas davantage. Tu as grandis toute ta vie en entendant parler de l'empire agricole Ocasio, depuis le coton au tabac. Sans parler de la canne à sucre des Rosende. Tu es encore trop jeune pour rêver le diriger, sans parler que ce n'est pas là ton rôle. Quant à l'amour, tu as vaguement conscience que Lo dit vrai, que tu devrais écouter, mais sans y parvenir, te contentant d'hausser les épaules. Finalement, tu serres doucement Felipe dans tes bras en lui assurant que d'ici deux ou trois mois, il aura oublié où tu te trouves, tout occupé qu'il est perpétuellement. Ce sera comme lorsque tu étais à Beauxbâtons, vous vous écrirez tous et tu les visiteras durant les vacances. Et que feras-tu chez les anglais, hein Rosa ? Tu ne sais pas, ne t'en inquiète même pas, tu trouveras.
1996 » hiver (dix-neuf) La joue écrasée contre la paume de ta main, tu soupires alors que tu rédiges une autre lettre fallacieuse à ta mère. Sur papier, tu lui décris la vie que tu espérais obtenir mais qui ne t'a jamais véritablement appartenue : ton bonheur conjugal (faux, puisqu'il t'a quitté il y a un mois tout rond), l'appartement adorable que vous avez déniché (plutôt une minuscule chambre où tu te contentes de dormir), la gentillesse de tes beaux parents (jamais rencontré en réalité) et le plaisir simple d'être serveuse d'un petit café (un bar en réalité et un emploi que tu supportes en serrant les dents.) Ta vie est loin d'être à la hauteur de tes attentes, mais encore engourdie de ta rupture, tu ne cherches pas à émerger du cocon sombre dans lequel tu es aujourd'hui engoncée. La honte palpite sous ta peau, jusqu'au bout de tes doigts, alors que tu noircis des pages entières de délicieux mensonges.
Tu étais pourtant certaine, Rosa, lorsque vous avez visité tes parents pour noël. Certain qu'il allait demander ta main à ton père. Certaine que votre couple se portait bien. Certaine, même, que bientôt tu dégoterais un bon emploi au ministère, en botanique ou en recherche, peut-être ! Seulement le monde sorcier anglais a changé et les étrangers, ça c'est toi Rosa hein, n'y sont plus aussi bien accepté, que vous y êtes tout juste tolérés. Ce qui est toujours mieux que ton histoire d'amour, cela dit. Parce qu'il n'a pas même attendu que tu aies fêté ton anniversaire pour quitter ta vie, de vagues excuses aux lèvres. De vous deux, il semblerait qu'il soit toutefois le meilleur menteur, parce que peu avant le printemps ta mère réclame la vérité. Tu ne leurres plus personne, avec tes histoires fantaisistes, et s'il serait tentant de rentrer, tu es trop fière et trop bornée, pour t'y plier. Felipe vient même jusqu'à toi, tentant de te convaincre de faire tes bagages et de retrouver le confort familial, mais sans succès. Il t'aide plutôt à dénicher puis à t'installer dans un nouvel appartement, alors que tu décroches un emploi dans des serres magiques. Il rentre donc au pays les mains vides, mais prêt à rassurer le reste de votre famille : tu vas bien, mieux, et tu ne comptes pas abandonner. Il faut avoir la foi qu'il aime à répéter et quelque part, c'est à ça que tu t'accroches, Rosa. Personne ne s'attend à ce qu'à dix-neuf ans, tu aies déjà réussis, quand bien même la réalité te semble douloureuse. Trop habituée de gagner et de te hisser au-dessus des autres, le Royaume-Uni est un défi de taille que tu comptes relever !
1998 » été (vingt-et-un) Cristobal va se marier, le premier de la fratrie et à vingt-sept ans, papa dit qu'il était plus que temps. Toi, il te semble encore bien jeune, mais il n'a rien d'un amoureux transit. Non, l'ainé de tes frères est probablement le plus raisonnable du lot, aussi tu te réjouis pour lui. Ta mère craignais que tu te vexes, l'amour étant un sujet que tu évites en roulant des yeux depuis que tu t'es ridiculisée, il y a deux ans. Mais plus maintenant. Parce qu'il y a Ephraim, de qui tu oses à peine parler à la maison, mais qui est la principale raison de ton séjour écourté. Maman espérait que tu restes au moins une semaine supplémentaire à la maison, mais tu es bien trop pressée de retourner auprès du jeune anglais. Tu refuses de mettre un mot sur ce que tu ressens en sa compagnie, mais tu n'es pas dupe Rosa. Tu reconnais les signaux. Depuis tes joues roses à ton rire trop aisément accordé, toi la beauté souvent froide, tu te fais mielleuse et chaude à son contact, gourmande des heures passées en sa compagnie. Sans parler qu'il apprend l'espagnol et que son accent est absolument adorable. Tu as d'ailleurs songé à l'invité au mariage, songé à le présenter à tes parents. Une idée que tes trois frères t'ont vivement déconseillé : qui aurait l'idée d'inviter une fréquentation d'un mois tout juste, à un évènement pareille ?! Allons donc, Rosa, il faut que tu sois plus réfléchie. Oui. Ce n'est pas normal, coup de foudre ou pas. D'accord.
Aussi, c'est seule que tu as rejoins la France. Seule que tu as passée deux semaines à célébrer le mariage de Cristobal. Trinquant, tous les soirs, à leur bonheur, avant de filer dans ta chambre. Pour écrire à Ephraim et lui raconter combien les jardins sont charmants ici, avant de lui dresser la liste détaillée des plantes particulières que tu y cultives, quand tu ne lui fais pas le récit rocambolesque de quelques cousines aux exigences étranges. Il ne t'accompagne peut-être pas, mais c'est presque tout comme. Et à ton retour au Royaume-Uni, il est celui qui t'attend, celui qui t'attrape la main pour te ramener à la maison. Ephraim ou une nouvelle addiction, la nicotine ne lui arrivant pas à la cheville, quand bien même tu es à nouveau en manque. Irritable avec tous les autres, sauf lui. Parce qu'incapable de résister à son sourire ou à rectifier, avec tendresse et rire affectueux, son espagnol bancal. Votre histoire inquiète toutefois tes frères, Felipe et Lorenzo te faisant remarquer que tu retombes dans tes travers passés. Tu écris très peu à ta famille et n'as plus beaucoup de temps à accorder a qui que ce soit, sinon Ephraim. Toujours Ephraim. Tu lui attires même des ennuis au travail, le retenant trop souvent à tes côté. C'est pire lorsque tu perds le tien, les serres étant fermé au décès de son propriétaire. Vous ne pouvez plus faire la grasse matinée dans son lit ou dans le tien, ça n'a rien de sérieux. Ce n'est pourtant que lorsque tu décroches un nouvel emploi, que tu réalises l'étendu de votre bêtise commune et combien vous brulez trop fort, trop vite. Ensemble. Ce que tu lui expliques en douceur, les yeux brillants, et la peur au ventre. Celle de le perdre. Celle de te consumer jusqu'à ne plus être que cendre pour lui. Tu ne dois pas. Tu ne peux pas. Et lui non plus...
1999 » printemps (vingt-deux) Le pays va mal et pourtant, tu t'entêtes à rester. Tu t'accroches mordicus aux miettes qui constitue ta vie, depuis les nombreuses correspondances que tu entretiens jusqu'aux visites sporadiques, mais toujours bienvenues, de tes deux frères. Ta mère craint toujours que tu sois en danger, mais tu es bien trop fière, trop Ocasio, pour craindre ceux qui ne te voient même pas. C'est d'ailleurs cet anonymat qui t'encourages à rester ici, ton nom qui ne sonne pas de cloche à la majorité des gens que tu croises. Ton nom que tu ne souffles pas à ceux qui pourrait s'y intéresser, quand tu ne te contentes pas de simplement t'écarter et repousser ceux dont les yeux s'illuminent en entendant 'Ocasio'. Tu n'es personne, ici, sinon une sorcière dont on commence à admirer les talents de botaniste. Ta carrière d'apothicaire va d'ailleurs bon train et tu te plais dans la petite échoppe où on te traite presque comme de la famille. Jusqu'au jour où, en revenant de l'arrière boutique, tu y découvres un indésirable. Aucun prénom n'est associé au visage, dans ton esprit, mais plutôt une rue : celle que tu empruntes à tous les jours en allant travailler. Le visage, placardé et abimé par le temps, te fait maintenant face, les yeux écarquillés et les joues creusées par la faim. Vous retenez votre souffle tous les deux, puis un mouvement à l'extérieur te rappelle à l'ordre et si une baguette est redressée sous ton nez, c'est plutôt la porte arrière que tu ouvres.
Pourquoi, Rosa ? Pourquoi est-ce que ton premier réflexe n'a pas été d'attraper ta propre baguette et de te défendre ? Parce que tu n'es pas suffisamment anglaise, peut-être. Probablement parce que tu as assistée au tournoi et que le corps du jeune sorcier ne c'est jamais véritablement effacé de ton esprit. Alors tu laisse l'insurgé filer, tu refermes même la porte derrière et esquisse un sourire quand un sorcier entre en coup de vent. Les mains occupés avec une quelconque potion, celle que tu pousses doucement contre le comptoir pour ne pas qu'on voit tes mains tremblées, tu fais preuve de sang froid. Non, tu n'as vue personne entrer. À l'extérieur ? Ton travail est de surveiller l'intérieur, l'extérieur ne te regarde pas et à cette heure, il y a toujours beaucoup de va et viens. Tu n'es pas d'une grande aide mais t'en excuse en haussant les épaules, insistant sur ton accent et ton petit sourire. On demande à regarder à l'arrière de la boutique et si tu acceptes, tu t'assures que dans ton empressement à 'aider', la concoction infecte que tu tenais dans tes mains, achève son existence sur le sorcier. Il n'en faut pas plus pour que ce dernier, outré et dégouté par son nouveau parfum, décide d'abandonner ses recherches alors que tu te perds en excuse. Que tu en perds ton anglais, lui parlant en français avec désespoir. Tu te retrouves à nouveau seule et soupirant, tu nettoies ton 'accident', sans regarder dans l'arrière boutique. Non, tu te contentes de parler toute seule et tout haut. Annonçant aux différents bocaux que le sorcier n'est plus là mais qu'il n'était certainement pas seul. Qu'il serait plus sage d'attendre, avant de souffler l'heure à laquelle la boutique ferme. Tu n'es pas pressée, pas plus que tu ne comptes manger ton repas, à l'arrière.
Et si un jour on t'avais dit que tu rejoindrais la rébellion sorcière anglaise grâce à un sirop contre la grippe du chat noir et un croissant jambon fromage, tu n'y aurais pas cru. Pas plus que tu aurais pu concevoir que suite à ta maladresse, ta patronne serait forcée de te licencier. Seulement, pour une fois, tu quittes ton poste sans regret ou amertume, mais avec le sentiment d'avoir enfin fait quelque chose de bien. Quelque chose d'excitant !
2000 » automne (vingt-trois) Au bout de cinq ans à l'étranger, tu renverses enfin ta pensée : Londres est devenue ta maison. Au plus grand malheur de ta mère d'ailleurs, qui refuse de s'y habituer et réclame que tu restes à chacune de tes visites. Mais aujourd'hui l'Angleterre rime avec botanique, depuis ton métier auprès d'un excellent fleuriste, qui s'intéresse à tes conseils et fait confiance à tes talent en la matière, jusqu'à l'appartement que tu occupes, juste au-dessus. Celui remplis de fleur et agrémenter d'un jardin d'hiver où tu passes la plupart de ton temps. Ta salle d'eau est une jungle tropicale et ta chambre, un oasis de plante médicinal. Entourée d'autant de verdure, tu t'épanouie à ton tour, te faisant enfin fleur. Et malgré le temps conséquent que tu passes à nettoyer tes ongles de terre, tu ne te lasses toujours pas d'écrire. Ta vie comme une biographie que tu rédiges depuis tes années, auprès des membres de ta famille mais aussi d'Ephraim dont les voyages t'émerveille, te faisant presque regretter les racines que tu laisses pousser dans son pays natal. Puis il y a les non dits, toutes les omissions, cette partie de ton existence que tu ne partages avec personne sinon Alexis. L'Ordre du Phénix qui flirt avec toi, réclamant des informations comme tes amants le font de baise-main et regard langoureux. Alors tu ouvres toute grande tes mirettes et tu te prêtes au jeu, celui qui fait galoper ton coeur plus fort et t'écarte de l'image qu'a à ta famille de toi : Rosario la sage, Rosario la domptée. Pas encore, pas véritablement, mais cette fois tu sais couvrir tes traces. Tu n'es plus l'enfant s'étant rebellée par amour, ni celle qui ment en croisant les doigts. Non, tu es douée Rosa, sous ton sourire de Mona Lisa et ton apparence posée, tu écoutes et observes. Questionne de manière détournée ou en laissant le bout de tes doigts trainer sur tes clients, quand le moment te semble propice. Tu ne voyages peut-être pas, mais ton rôle d'espionne est grisant. Pas encore véritablement dangereux à tes yeux. Mieux encore: pour une fois dans ta vie, tu te sens utile.
Évidemment au bout de deux mois, le jeu se corse : tu fais la rencontre de Benjamin Rosier. Le riche et charmant héritier de Rosier Events, soit une source certaine d'information. Malheureusement pour toi, comme pour lui te semble-t-il, votre intérêt commun, l'un pour l'autre, est sincère. La reconnaissance mutuelle d'une âme partagée entre la loyauté à son sang et le besoin de faire son propre chemin. Tu regrettes presque d'avoir à l'espionner, tentant même, mais en vain, de ne pas t'en approcher plus que nécessaire. Seulement, le jeune homme ne cherche pas à devenir ton amant, non il fait bien pire : il t'offre son amitié. Comment pourrais-tu y résister, hein Rosa ? Tu ne sais pas, ne te démènes pas véritablement et bientôt ton quotidien fusionne avec le sien. La découverte d'un restaurant ou simplement un feuilleton sorcier stupide que vous aimez regarder en pleurant de rire. Tu cuisines pour Benjamin, lui aime danser dans ton salon et vous buvez jusqu'à vous allonger sur les tapis, vos pieds pointant dans des directions opposés. Il te rappelle le pétillement de Felipe, il a la chaleur de Lorenzo et l'aisance de Cristobal. Et toi, Rosa, tu es foutue. Destinée à regretter éternellement ce que tu lui dérobes sans qu'il ne le sache, les informations tombant tout naturellement de ses lippes, comme tu aimais cueillir les fruits dans votre jardin, petite fille. C'est pire quand tu suis ses conseils et le devance pour poser ta candidature auprès de la compagnie de son père. Une décision que l'Ordre approuve et encourage, bien entendu.
Cette fois, quand tu assistes au second mariage Ocasio, Lorenzo cédant enfin à la pression paternelle, c'est avec de bonnes nouvelles. C'est la première fois que ta mère approuve ton métier, quand bien même tu ne possèdes pas encore une position avantageuse. La tension se relâche doucement auprès de ta famille, Felipe ayant rassuré tout le monde quant à ta place dans le Londres sorcier. Et tant mieux, parce que l'Ordre se fait plus insistant et que cette fois, si tu ne peux malheureusement toujours pas prolongé ton séjour, ça n'a rien à voir avec une quelconque histoire de coeur. Non, c'est ton devoir qui te pousses à rentrer. Ça et puis tu ne pouvais décidément pas rater plus d'épisode de votre feuilleton, à Ben et toi !
a tragic girl with a too hard heart, a soft soul,
and I feel terribly, so full and so empty
2001 » printemps (vingt-quatre) Benjamin est un mangemort et tu peines à encaisser la nouvelle. Ça te tord l'estomac, chaque fois que tu aperçois son avant bras. Celui qu'il dissimule quand vous êtes ensemble, quand il essai d'être encore 'lui' et pas le fils de son père. Ben n'a plus la même aisance, plus la même essence et c'est pire encore, à tes yeux, que le souvenir du fameux tournoi. Parce que Benjamin est ta rose à toi, la pousse sur laquelle tu veilles le plus, bien malgré toi. Vos conversations n'ont plus la même légèreté, la faute à son épuisement et à ses craintes. La faute à ta propre peur de son nouveau statut et la crainte d'en dire trop. Pourtant, quand il s'effondre près de toi, ratant la fin d'un épisode, ses manches recouvrant ses bras et le corps enfoncé dans ton canapé, tu ne peux pas t'empêcher de tracer son visage du bout des doigts. Lui jurant tout bas de veiller sur lui, de les empêcher d'éteindre son âme. Dès lors, Benjamin est l'une de tes nouvelles missions personnelles. Celle dont tu ne parles pas à Alexis, parce que ton désir de sauver celui qui est devenue ton meilleur ami, ne regarde personne. Pas même le fameux intéressé.
2003 » automne (vingt-six) Mr. Rosier est mort et tu ne sais pas quoi dire, ni faire. Sinon aider Benjamin à organiser les obsèques, ta main trainant près de son bras, le regard inquiet. Qu'importe que le père et le fils n'aient jamais été véritablement proche ou que Ben ait toujours eu l'obligation de garder une certaine distance avec ce dernier. Tu as bien trop conscience que la mort entraine bien souvent son lot de regret. Aussi, tu te montres disponible et pour t'empêcher de rêver de cigarette, par Morgana était-il RÉELLEMENT nécessaire d'en interdire la vente et la consommation, tu fais preuves de plus de zèle encore au travail. Tu t'occupes les mains pour ne pas songer qu'au fond de toi, tu es soulagée que l'homme ne soit plus. Fière, oui, qu'il ait été éliminé. Pour l'Ordre, mais tout autant pour Benjamin. Parfois, il faut tailler certain arbre pour permettre aux autres de s'épanouir et au fond, tu espères qu'il en aille de même pour lui. Bien entendu, Ben n'est pas de cet avis, surtout pas lorsqu'il devient le nouveau CEO de la compagnie. Seulement, contrairement à lui, aucun employé n'est inquiet, personne ne doute de ses capacités. Surtout pas toi. Aussi, tu préfères fêter la chose, au bout d'un mois, dans ton petit appartement fleuris. Et entre deux sushis, pas aussi réussis que tu l'espérais, c'est lui qui te surprend à son tour avec une promotion. Or, si tu ne t'es jamais imaginée au poste d'assistante du CEO de Rosier Events, tu n'hésites pas un seul instant à accepter. Pour lui. Pour l'aider à mieux respirer et arrêter de se frotter le bras.
Une décision que l'Ordre approuve, sans étonnement, mais dont l'avis importe très peu au final. C'est d'ailleurs à ce moment précis que tu commences à osciller, Rosa. Entre ta loyauté pour Benjamin et celle du bien commun que tu voues à l'Ordre. Parce que tu ne peux plus prétendre duper Fergus Rosier, non maintenant c'est véritablement auprès de ton ami, ton meilleur ami, que tu te fais espionne. Il est toutefois trop tard pour reculer. Tu ne te le pardonnerais pas et Alexis non plus. Ne reste plus qu'a espérer que tu ne te trompes pas et que si Ben était dans ta position, il ferait de même. Que si jamais tu devais être percée à jour, il te pardonnerait, lui.
De fait, c'est avec une petite mine et le regard un peu égarée que tu retrouves ta famille pour le dernier mariage des fils Ocasio. Pressée contre ton père, tu le laisses te guider sur la piste de danse alors que tu admires le sourire de Felipe, ta joue contre une épaule paternelle. Ton frère n'a jamais semblé aussi heureux, probablement parce que son mariage est le premier qui soit porté par l'amour et pas une quelconque alliance avantageuse et pour une fois, tu n'en éprouves aucune envie. Tu sais déjà, quand bien même tu t'acharnes à ne plus aimer avec l'intensité du soleil couvant sous ta peau, combien il est douloureux de posséder quelque chose d'aussi précieux. Felipe ne sait pas encore, tu souhaites qu'il ne le sache d'ailleurs jamais, à quel point il est effrayant de savoir qu'il pourrait tout perdre. Et une fois de plus, tu ne t'attardes pas, quand bien même maman s'insurge de te voir partir avant la fin des célébrations. Le travail et Benjamin t'attende, Alexis aussi. Tu ne peux pas rester là, ce que ta mère ne comprend pas. Maintenant que tous ses fils sont mariés, il semblerait que ton absence lui pèse plus fort et même ta promotion ne l'apaise pas. Pourquoi, par Morgana, souhaites-tu tant te tuer à petit feu en travaillant pour un autre empire que le tien ? Il est encore temps de créer votre propre compagnie d'évènement, si c'est là ta passion. Mais elle ne comprend pas, ne sait pas. À l'image de Felipe, ta mère nage dans une douce insouciance et pour ça, tu l'aimes encore un peu plus fort. Avant de l'abandonner avec un dernier baiser contre sa joue, promettant de la revoir à noël.
2004 » été (vingt-sept) Tu ne sais plus où donner de la tête Rosa, entre le travail qui se montre beaucoup plus exigeant et l'Ordre qui, ayant compris toute l'étendue de ta valeur, t'as marqué d'un cercle de niveau quatre. La fiole pèse lourd contre ton coeur et pourtant, tu l'as acceptée. Avec la même absence d'hésitation que tu as offert à Benjamin, l'année dernière. Ils auront mis de plus de temps que ce dernier à te faire confiance, ce qui n'arrange en rien ton état. Parce que ça ne cesse jamais de te couter, que de lui mentir et de l'utiliser, quand bien même tu tentes de te racheter en l'aimant plus sincèrement. Il est d'ailleurs la raison pour laquelle tu n'avais jamais parlé plus que de raison des leçons exigés par ton père. L'occlumencie comme un secret mal dissimulé, un as tombant doucement de ta manche. Oops. Pas un véritable mensonge, pas même une omission, mais une porte de secours, en quelque sorte. L'héritage familial qui devait servir à te protéger et qui, aujourd'hui, te pousses un peu plus fort en direction du danger. Tu t'acharnes toutefois à être à la hauteur de leur attente, le plus facile étant de suivre les ordres. Les complications ne concernent jamais que Benjamin et les limites que tu crains de franchir. Puis il y a Alexis, auprès de qui tu as trouvé une amie et avec qui il est facile de te livrer. Alexis que tu ne souhaites pas voir remplacer par un ou une autre.
Ta famille te manque, elle aussi, puisque tes frères n'ont plus guère le temps de te visiter et toi, pas davantage le temps de voyager. C'est d'ailleurs le premier noël Ocasio que tu rates, mais avec toutes les réceptions commandées à la boite, tu ne pouvais décemment pas abandonner Benjamin. Même chose pour cet été, juste après avoir été marqué par l'Ordre, tu ne pouvais décemment pas t'envoler le temps d'une semaine de vacance. Ta vie est plus compliquée maintenant et tout aussi compartimentée que ton esprit. Puis il y a cette satanée solitude qui te pèse, qui t'entraine dans des décisions que tu regrettes au petit matin. Le corps encore lourd d'un autre, la bouche pâteuse et la soif perpétuelle qui te hante la langue. Seulement, tu ne peux pas faire autrement, tu dois te contenter de ce que tu peux posséder. Tes amitiés d'autant plus précieuse et exceptionnelle, quand bien même tu ne peux jamais entièrement te livrer. Ni à Benjamin, avec qui tu partages pourtant ton quotidien et la majorité de tes pensées. Pas plus qu'à Alexis, qui pourtant connais ta véritable position dans ce merdier qu'est l'Angleterre sorcière mais pas tes limites sacrées. Pareille à la lune, tu dissimules perpétuellement l'une de tes faces. Tu n'es plus aussi solaire qu'autrefois, plus aussi Ocasio que tes frères et tu ne sais pas si ça t'inquiète ou si ça devrait te consoler. Ceux qui ne possède rien, n'ont rien à perdre. Sinon eux-mêmes.
2005 » hiver (vingt-sept) Ce matin, tu avais cette délicieuse impression d'être en plein contrôle. Vêtue de ta jolie robe bourgogne, celle t'offrant des allures de femme fatale, tu t'étais convaincu que ce serait une bonne journée. Quand bien même c'est la seconde nouvelle année que tu fêtes sans ta famille, puisqu'un autre bout de ton noyau familial se trouve ici. Benjamin, dont la présence devait te réconforter. Benjamin, que tu fixes maintenant avec angoisse, parce qu'il s'apprête à commettre l'irréparable. Et cette fois, alors que ton ami et supérieur entraine le chef de la sécurité, celui avec qui tu riais il y a quelques heures à peine, ta robe ne suffit pas à te rassurée. Andrews va mourir, ainsi que tous les autres. Une ribambelle de prénom qui défile dans ton esprit alors que tu cherches à rester calme. Que tu résistes à l'envie de hurler et de faire diversion. Onze, ils sont onze et tu pinces les lèvres en réfléchissant. Le bon sens voudrait que tu tentes ta chance en désarmant Benjamin et Aloysius. Seulement, tes chances sont minces et surtout, à ta plus grande honte, tu ne peux pas risqué Ben. Le contre coup du Lord serait terrible. Ils sont donc onze et déjà tu fiches leurs visage et leurs noms dans ton esprit, avant d'enfoncer ta honte sous un mur de brique. Tu voudrais fermer les yeux, mais tu ne peux pas. Par respect pour eux, par affection pour lui. Parce que Ben se brise à chaque employé qu'il est forcé d'exécuté.
Quand le dernier corps s'effondre, tu déglutis lentement, avant de tourner les yeux sur lui. Leur bourreau et le seul homme que tu te refuses à percevoir comme l'assassin qu'il vient de devenir. Parce qu'il ne l'aurait pas fait s'il avait pu en être autrement. Benjamin est différent, tu t'en es convaincu et avant même que sa voix tonne pour réclamer la suite des préparations, une larme roule sur ta joue. Pour eux, mais surtout, égoïstement pour lui. Ton meilleur ami que tu ne peux même pas serrer dans tes bras, de crainte de foutre en l'air son image. Pire, le sacrifice qu'il vient de faire. Onze corps et son âme.
2006 » printemps (vingt-neuf) Tu t'améliores avec les années, Rosario. Non seulement en prenant en charge le planning quotidien de Benjamin, t'assurant ainsi qu'il n'ait pas suffisamment de temps seul pour broyer du noir, mais aussi auprès de l'Ordre. Toi qui se faisait autrefois petite souris, tu te fais dorénavant sirène. Évidemment, tu n'es pas suffisamment pure pour attirer de gros poissons dans tes filets, mais les informations récupérés au gré des soirées ou des meetings, suffisent la plupart du temps. Tu n'en es pas encore à te vendre au plus intéressant, mais parfois tu cèdes à quelques avances. La faim justifie les moyens, n'est-ce pas ? La solitude ne fais que l'exacerbé oui. Et puis, au fond, la nature de ton sang te rassure, parce que tu ne doutes pas que l'Ordre pourrait réclamer de toi que tu épouses l'un des fameux mangemort, qu'importe son âge ou sa réputation. Non, tu n'es pas amer, tu deviens douloureusement réaliste. Ce qui n'est pas plus mal. Surtout lorsque tu apprend la nouvelle pour ton frère : l'épouse de Lorenzo c'est éteinte.
Or, s'il ne s'agissait pas d'un mariage d'amour digne d'un roman à l'eau de rose, tu sais que ton frère lui portait beaucoup d'affection. Tu t'éclipses donc quelques jours, juste le temps suffisant d'être sermonnée par tes parents de ta trop longue absence, pour revenir au pays en compagnie du veuf. Lo à besoin de se changer les idées, de se 'refaire' comme il dit et si tu as brièvement hésité à l'inviter à s'installer chez toi, ça n'a évidemment rien à voir avec ton affection pour lui. À quel moment ton frère est-il devenu moins familier que Benjamin, Alexis ou Ephraim ? Tu ne sais plus. Ne veux pas savoir non plus. Tu te contentes de lui offrir ta chambre d'ami et d'acheter plus d'alcool. De le présenter à Ben et d'éviter qu'il croise Alexis ou Ephraim, comme si ce dernier était toujours un risque pour ton palpitant, tsk. Et non contente de t'inquiéter pour ton frère, qui s'intéresse d'un peu trop près aux avantages promis par le nouveau régime anglais, tu acceptes de venir en aide à Alexis, observant son époux disparu. Malheureusement, à travers le soutient que tu offres à ton amie, tu laisses ton frère s'égarer à travers la ville, là où les mangemorts sont tellement accueillant et de bonne compagnie. Oh, Lo, si seulement tu comprenais.
2007 » automne (trente) Tu ne sais plus quoi faire ou à quel sorcier te vouer, Rosario. Ta confiance s'étiole, toi qui te voulait pourtant si confiante, si optimiste, il y a encore quelques mois. Brave, même. Et tu aimerais blâmer l'Ordre, de piétiner et de ne pas suffisamment savoir ce qu'il fait. De vous mettre, toi et tous ses soldats, en danger. Seulement, c'est bien pire que ça. Pire que les missions que tu peines à achever, parce que l'élite est paranoïaque ou trop guindée pour te laisser te faufiler sous leurs armures. Pire que tes craintes que Benjamin ne laisse sa compagnie être absorbée par Zabini. C'est ceux qui te sont chers qui t'inquiète, Rosario. Parce que malgré tous tes efforts pour ne t'enticher de personne et un annuaire dénué de tout bijou, tu n'as jamais su aimer qui que ce soit à moitié. Or, en plus d'Alexis, tu dois dorénavant t'inquiéter de Lorenzo, ton frère au myocarde abimée et au bras de qui tu crains de voir apparaitre une marque. Et à quel prix ? Tu crains le pire au vue de ses fréquentations et même ta mère n'a pas sut te rassurer, trop fidèle à son fils pour le croire véritablement intéressé par ce genre de bêtise anglaise. Puis il y a Benjamin, qui s'enlise et dont le comportement t'inquiète de plus en plus. Il te file doucement mais surement entre les doigts, sans que tu ne comprennes le pourquoi de la chose. Seulement, ce n'est pas dans l'alcool que tu trouveras des réponses. Pas cette fois. Il est temps de te secouer, mais hors de question de vider tes bouteilles dans l'évier !