(fitzwilliam) the victor spoils, the loser learns [TDND]
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(fitzwilliam) the victor spoils, the loser learns [TDND]
Tu vis avec - seulement - ton père depuis déjà trois ans. Il aime en rire, considérer la chose avec légèreté : la vie entre célibataire, c'est bien. Mais son refrain t'ennuie, t'emmerde même. Parce que ton père n'est pas heureux, les yeux trop souvent baissés - la peur au ventre, t'as compris, de la solitude ou de te laisser voir combien c'est dur de vivre seul avec un fils. Pire, y'a la façon dont il reprend vie dès que ta mère passe le pas de la porte ou au courant des - trop - nombreux appels qu'il lui passe. Pour lui raconter qu'il a décroché un gros contrat. Parce que t'as refusé de l'appeler pour lui parler de tes notes. Tout simplement envie de savoir comment elle va, ce qu'elle fait. Tu ne peux pas comprendre, ça c'est clair. Alors parfois, ouais, c'est tendu entre vous. C'est difficile de vivre sans elle, ça t'a compris - toi aussi, elle te manque, faut pas croire. Mais t'as plus d'orgueil que lui, plus de fierté. On ne te marche pas dessus en riant.
Puis y'a ta mère, toujours souriante et d'une douceur qui s'agence fichtrement bien à sa faiblesse de caractère. La traitre, que t'aime te répéter. Pas pour moins l'aimer - après tout, toi tu t'en fou de ce qu'elle glisse entre ses cuisses - mais par respect pour ton père. Pour ne pas oublier. Peur de devenir comme elle, de tomber dans la facilité, d'être happé par les désirs d'un(e) autre, de t'y perdre et de finir les mains vides. Parce que t'as vu son petit appartement et que tu doutes qu'elle soit véritablement bien. Elle cuisine trop pour ça, t'apporte une multitude de petit plat. T'aime trop fort, ça t'étouffe quand elle refuse de te lâcher, alors que t'as déjà dit bonne nuit.
T'es un peu froid avec tes parents, mais c'est pour leur bien. Qu'ils comprennent qu'ils merdent encore et encore, depuis l'histoire entre ta mère et ton oncle. C'est pourtant inutile de parler avec eux. Non, ils t'ont plutôt envoyé chez le psy, pour parler. Pour déballer ton sac. Raconter à une inconnue comment tu leur en veux, que t'as peur de devenir un pauvre type insuffisant pour une seule personne. Peur d'être, au contraire, incapable de garder ton froc, quand on te laisse seul avec des inconnus, plus de dix minutes. Sauf que non. Parce que la psy pourrait le leur dire et que ça doit venir de toi, s'ils veulent réellement savoir. Alors t'accumule la frustration, tu recycles tout ça et tu te défonces sur le terrain. Tu donnes tout, quitte à en hurler de rage et à accumuler les pénalités. Idem auprès de tes camarades ou des pompeux de la golden oak. La violence ne règle rien, mais elle permet de souffler un putain de bon coup.
Oh, y'a eu un avant, bien entendu. Où t'étais le fils parfait, bon élève et véritable poisson dans l'eau. On a même parlé de te préparer à un futur possible en natation, les olympiques, rien que ça. Maman avait des étoiles dans les yeux, papa riait avec un air nerveux mais fier. Sauf que c'était pas pour toi, pas avec le divorce, pas avec les larmes et les soupirs. Y'a pas eu de cris chez toi, mais t'aurais préféré. Si t'as toujours été très exigeant envers ta propre personne, la séparation de tes parents t'a rendu tout aussi sévère envers les autres. Eux, ils n'ont pas eu la moyenne. Alors t'as pris du recul de la natation et t'as refusé de rejoindre la golden oak private. Au revoir les beaux rêves à l'odeur de chlore, t'as trouvé autre chose. T'as pris du recul de ta famille, même si tes vieux ont tout fait pour te convaincre que rien ne changerait - comme si tout n'avait pas déjà changé.
Puis y'a les réunions familiales Bravo, un caprice de papi B. Le seul véritable truc, qui n'a jamais changé. Une constante dans vos vies de merde. Avant, c'était marrant, tu te cachais avec les jeunes, aka Remi et vos cousins éloignés, pour faire des bêtises. Mais depuis trois ans, c'est différent. Parce que y'a eu le fameux incident. La soirée pour jeune à laquelle vous aviez tous fuis, les adultes Bravo trop content de vous voir filer. Ton oncle, que tu voulais laisser derrière toi, tellement t'en pouvais plus de voir ton père ravaler sa propre frustration face à son cadet. Puis le regard de Remi, assise en face de toi, alors que la bouteille tournait au centre du cercle que vous formiez tous. Bande de débile, des bébés se croyant grand. Sauf que c'était différent pour elle, pour toi. Que t'as vu ton reflet dans ses grands yeux, que t'as ressenti le même mal-être en elle, quand elle a glissé plus près. Jusque sur toi, tes mains se refermant doucement sur ses hanches. C'était innocent à l'époque, mais ce ne l'est plus depuis longtemps. Pas quand tu rêves de ce moment, la nuit, seul dans ta chambre. Tu ne contentes aujourd'hui plus de la maintenir contre toi, non, tu la dévores. C'est mal, tu sais bien. Sauf que ça ne change rien.
Aujourd'hui tu rêves de te tirer, ce qui explique ton sérieux dans tes études. Même le sport, n'est pas innocent - si tu peux décrocher une bourse, c'est encore mieux. Oh, t'as une place bien au chaud chez les Bravo Électrique, mais c'est hors de question. Ça n'a jamais été, ne sera jamais, ton rêve. Non, tu vois la route devant toi, imagine déjà une université loin de la maison. Trop loin pour des visites surprises de tes parents. Assez loin pour que Remi puisse s'installer sur tes cuisses sans s'inquiéter du regard des autres. Personne pour vous reconnaitre. Personne pour te rappeler que t'es tordu et que c'est la faute de tes parents.
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